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Arbre

Comment aider les arbres face au changement climatique ?

Les solutions de la nature face au changement climatique peuvent être limitées : les adaptations et les migrations vont dépendre des caractéristiques génétiques des arbres et des délais dont on dispose. Le problème est que le temps nécessaire à la sélection et aux migrations naturelles est très long au regard de l’accélération des hausses de température.

Le forestier lui, est aux premières loges pour assister à l’évolution naturelle de la forêt. Aller sur le terrain est donc bien la première chose à faire pour observer, constater et adopter la bonne attitude pour accompagner la forêt vers une adaptation plus rapide aux changements.

Voici un petit aperçu des techniques employées :

Surveillance des forêts

Le forestier surveille la santé des forêts, c’est-à-dire qu’il va observer régulièrement les symptômes de dépérissements, en estimant les branches mortes, les ramifications anormales, une importante perte des feuilles. Il va aussi observer les éventuelles nécroses visibles sur le tronc dues à des champignons, ou des traces d’autres attaques parasitaires et en particulier  celles du trop célèbre scolyte. 

Diagnostic de la santé des arbres

Les symptômes observés doivent alerter, mais certaines marques de stress n’entraînent pas forcément la mort de l’arbre. Reconnaître un dépérissement, c’est donc observer les réactions que l’arbre va mettre en place pour voir si la perte de vigueur est irréversible ou non. Un véritable suivi de l’état de santé des arbres s’avère nécessaire, à l’échelle d’un territoire et même à l’échelle nécessaire. Ce recensement effectué par le Département de la Santé des forêts et par l’ONF est primordial, nous en reparlerons prochainement. 

Adapter les travaux sylvicoles

En forêt, la réalisation de coupes d’éclaircies va permettre de réduire la concurrence entre les arbres et ainsi permettre une meilleure alimentation en eau, améliorer la stabilité au vent et maintenir une croissance régulière. Dans un peuplement dépérissant, on veillera à intervenir plus modérément mais plus régulièrement, pour ne pas stresser les arbres sains du peuplement.

Ces coupes vont apporter une meilleure vitalité pour résister aux attaques des ravageurs, mais aussi une plus grande biodiversité, notamment grâce à l’apport de lumière qui permettra le développement de la régénération naturelle et d’une végétation utile à l’alimentation de la faune et source de biodiversité.

Assurer des renouvellements adaptés

Le forestier va effectuer ses renouvellements en plantant des arbres de provenances ou d’essences mieux adaptées que celles qui sont déjà en place.

Pour cela, il fait un diagnostic de station forestière (diagnostic du sol et du climat) et analyse la végétation déjà en place. En fonction de cette analyse, il décidera s’il est nécessaire de remplacer une essence par une autre mieux adaptée aux conditions de la station.

Diversifier les essences

Mélanger plusieurs essences dans une même plantation, ou enrichir une forêt avec de nouvelles essences va permettre de diminuer les risques en cas de dépérissement d’une essence. Cette diversité sera aussi plus favorable à la biodiversité, certains arbres étant particulièrement appréciés par les oiseaux (cormier, …).

Préserver les sols

Véritable garde-manger des arbres, le sol et surtout son état est un facteur déterminant de la santé des forêts et le réceptacle d’une grande partie de la biodiversité, et même du carbone stocké en forêt ! Il est donc primordial pour le forestier de bien évaluer la « portance du sol », les risques de tassements et d’adapter les modes de mobilisation du bois futurs au cas par cas.

 

Tout ceci est un aperçu des actions entreprises par les forestiers pour préserver les forêts des aléas climatiques, qui vont avoir un impact de plus en plus grand sur la santé de nos forêts. 

Ces techniques et plantations nécessitent toutefois d’importants investissements qui sont très souvent difficiles à réaliser, surtout dans une situation d’impasse ou de dépérissement, de plus en plus intense sur le territoire français.